Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 2.djvu/61

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avec des bruyères et des rameaux d’arbres, et nous avons couché ainsi à la belle étoile. Le lendemain, au lever du jour, nous avons reconnu que nous étions dans un pays couvert de bois ; des huttes enfumées, à la porte desquelles nous apparaissaient des figures noires, nous ont appris que nous étions au milieu d’une petite colonie de charbonniers. Nous avons été d’abord un grand sujet de surprise les uns pour les autres ; enfin, après l’échange de quelques paroles, on s’est rapproché ; nous avons trouvé dans ces bois déserts un café dans lequel nous sommes entrés ; le nectar arabique y est aussi bien préparé, aussi savoureux que dans les grandes cités ; ce qui nous prouverait, qu’il n’y a point de mauvais café en Turquie. La préparation du café est chez les Musulmans un soin presque religieux ; aussi en est-il de la liqueur de moka comme de la prière qui a quelque chose de plus suave et de plus pur dans le désert.