Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 2.djvu/97

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et qu’on étale dans un ordre et dans une symétrie admirables, ressemblent à certaines merveilles décrites dans les Mille et une Nuits. Les rues marchandes ou les bazars de Gallipoli sont défendus contre la pluie, et surtout contre les rayons du soleil : les toits du second étage se rapprochent, et les grandes nattes, les branches de figuiers et de palmiers qui les recouvrent, forment comme une longue voûte qui abrite les marchands, les acheteurs et les curieux. On voit circuler dans les bazars des hommes de toutes les nations ; on y rencontre tous les costumes, on y entend parler toutes les langues ; la foule y est grande pendant toute la journée : dès que le soleil se couche, il n’y a plus personne ; chaque rue est alors fermée par des chaînes ; il n’y reste que des gardiens : tous les marchands se retirent dans d’autres quartiers où sont leurs habitations et leurs familles. Ainsi une partie de la ville est peuplée pendant le jour, et l’autre pendant la nuit.

Gallipoli est aujourd’hui la plus considérable des villes de l’HeIlespont. Sa population est de seize à dix-huit mille habitans. Turcs, Grecs, Arméniens et Juifs. Elle est située sur un banc de rochers, minés en partie par les eaux de la mer ; elle a deux ports très-fréquentés par les petits navires. Les monumens turcs de Gallipoli se réduisent comme partout ailleurs des mosquées et à des fontaines ; on y remarque plusieurs fontaines construites dans