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Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/323

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Les fédérés attendaient un peu partout, dans les prisons, sur les pontons, dans les forts ; on espérait amollir les courages.

Les rats, la vermine et la mort, ne terrassaient que les malheureux arrêtés dans la foule comme d’autres avaient été fusillés sur le tas.

Les statistiques officielles avouèrent parmi les détenus onze cent soixante-dix-neuf morts, et deux mille malades.

Comptait-on les exécutés de Satory dans les premiers jours, les inconnus assommés parce qu’ils ne pouvaient pas suivre la marche des prisonniers, que réglait le pas des chevaux ?

Et le nombre de ceux à qui l’horreur des choses vues, avait fait perdre la raison.

Lorsque pour l’instruction, je fus reconduite à la prison des Chantiers pendant quelques heures, j’appris que les folles en avaient été extraites pour les conduire, disait-on, dans un asile de fous.

Personne ne put vérifier, nous ne savions pas leurs noms, elles ne le savaient plus elles-mêmes, pour la plupart.

Enfin parut un arrêté du gouverneur de Paris annonçant la mise en jugement des membres de la Commune et du comité central tombés entre les mains de l’ennemi.

Ceux-là répondraient.

Ces accusés étaient classés dans l’ordre suivant : Ferré, Assi, Urbain, Billioray, Jourde, Trinquet, Champy, Régère, Lisbonne, Lullier, Rastoul, Grousset, Verdure, Ferrat, Deschamps, Clément, Courbet, Parent.

Le troisième conseil de guerre devant lequel ils devaient comparaître, était ainsi composé :

Merlin, colonel, président,
Gaulet, chef de bataillon, juge
De Guibert, capitaine, juge.