Aller au contenu

Page:Michel - La Reliure française, 1880.djvu/191

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

comme accessoires ; la partie la plus importante de la décoration consiste en une ou plusieurs bandes de largeur et de valeur différentes, formant cadre. L’œil peut alors saisir d’un seul coup la composition tout entière ; tandis que dans ces fonds à mosaïque de Padeloup, on chercherait en vain à embrasser un ensemble ; il n’y en a pas, ce n’est qu’un fragment sans commencement ni fin.

Le véritable intérêt qu’offrent ces dessins est de représenter exactement une époque, et il est agréable d’en posséder dans une collection un spécimen, à titre de curiosité, surtout s’il recouvre un livre du temps ; mais au point de vue de l’art, rien n’est plus nul. S’il tenait absolument à ces dessins à répétition pour le jeu et le chatoiement des couleurs qu’ils peuvent produire, que n’a-t-il au moins pris des motifs plus intéressants que ces petits carreaux, qui semblent des échantillons de pains à cacheter accolés les uns aux autres ? Puisqu’il voulait tenter de faire du neuf avec de vieux motifs, que n’a-t-il mieux choisi dans les carrelages, les vitraux du quatorzième et du quinzième siècle ? Nous comprenons qu’il ait hésité devant ceux de la Renaissance ; leur élégance savante aurait exigé un autre exécutant que maître Antoine-Michel.

L’emploi des fonds ne devrait être admis que dans les doublures.

Nous donnons la reproduction de la meilleure des mosaïques de ce genre (pl. XVII). Nous l’avons choisie à cause de sa provenance, titre précieux à l’admiration des amateurs. Cette reliure signée de Padeloup, faite pour le comte d’Hoym, dont elle porte les armes au dos et aux angles de la dentelle de doublure, est aujourd’hui dans la