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Page:Michel - La Reliure française, 1880.djvu/26

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en laissant toujours des témoins s’il n’a jamais été relié (dans le cas contraire, il faut se borner à corriger sans chercher la perfection des tranches), le respect absolu des marges étant le premier des soins. La gouttière donnera à l’œil la répétition de la rondeur du dos qui doit être seulement demi-rond. La grosseur des cartons sera proportionnée au format ; les chasses seront bien égales ; trop grandes, le livre prend l’apparence d’une boîte ; trop petites, la tranche ne serait plus isolée, protégée ; la reliure semblerait fatiguée et tombée. Les mords devront être francs, nets, offrant au carton une place qui lui permette de fonctionner sans saillir ni rentrer. La construction d’une reliure exige des soins de tous les instants ; tout est détail, mais tous les détails sont également importants.

Le maroquin, dont la couleur sera claire ou foncée, triste ou gaie, selon la nature de l’ouvrage, ne doit pas être trop aminci ; cela enlève toute solidité aux angles qui supportent à eux seuls presque tout le frottement.

Une reliure artistique n’est pas un paroissien ordinaire que l’on use et renouvelle comme un objet de toilette ; elle doit donc être comprise d’une tout autre façon, et il ne faut pas trop sacrifier à l’élégance !

Le livre fini doit être brillant, plus ou moins écrasé selon les goûts, mais laissant voir le grain du maroquin qui doit avoir conservé le même aspect dans toutes ses parties et ne pas avoir été fatigué.

Le véritable amateur ne manque jamais d’ailleurs d’exercer une surveillance judicieuse sur la confection de son livre, et d’exiger que toutes ces conditions de premier ordre soient scrupuleusement remplies. Puis, quand viendra le