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Page:Michel - La Reliure française, 1880.djvu/38

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En soulevant le velours qui recouvre les plus importantes reliures de ce temps, on découvre des merveilles, véritables révélations pour les amateurs qui n’ont jamais vu de ces volumes que ceux qui sont restés exposés au contact de l’air.


Reliure monastique. Motif emprunté à l’ornementation typographique.
Reliure monastique. Motif emprunté à l’ornementation typographique.

La gravure est traitée d’une façon toute particulière, tenant le milieu entre le champ levé et la médaille ; les figures, les ornements ont un charme, un modelé extraordinaire, plus grand encore à cause de leur relief que celui des entourages de texte. Il semble, quand on suit d’un œil attentif les dessins dont ils sont couverts, que l’on voit se dérouler sous le regard, réduites à proportions de bijoux, ces œuvres ravissantes des « tailleurs d’images», des « maîtres des pierres vives », qui élevaient à Rouen la charmante église de Saint-Maclou, construisaient pour Georges d’Amboise la splendide demeure de Gaillon, pendant qu’à l’autre extrémité de la France des artistes, également français, couvraient de sculptures l’église que Marguerite d’Autriche faisait élever à la mémoire de son mari, à Brou, près de Bourg en Bresse.

La Bibliothèque nationale, celle de Sainte-Geneviève, les Bibliothèques de Rouen et de Troyes, où l’on porta pendant la Révolution une grande partie des volumes que possédaient les nombreux couvents de la Champagne, renferment beaucoup de belles Reliures monastiques.