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Page:Michel - La Reliure française, 1880.djvu/44

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Venise, que ses relations commerciales avaient mise en rapport avec les peuples du Levant, attira chez elle un grand nombre d’ouvriers grecs et arabes. Ces artisans habiles apportèrent avec eux leurs procédés de décoration.

Beaucoup d’objets d’art, de verrerie surtout, industrie dans laquelle les Vénitiens excellèrent, sont couverts de motifs dont la construction géométrique accuse l’origine arabe, et qui sont la réduction de dessins de revêtements céramiques de mosquées célèbres. Ces ornements, les Aldes les copièrent presque sans changement, et nous les retrouvons sur les volumes sortis de leurs presses.

Ces emprunts furent très-goûtés en Italie, et nous voyons encore en 1546 un volume avec empreintes de médailles antiques dont les bandes sont absolument semblables à celles des Reliures dites « à recouvrements ».

Invariables comme la religion du Prophète, les ouvriers arabes ou turcs font encore aujourd’hui des reliures à recouvrements ; mais l’ornementation est grossière. Les relieurs des Califes de Cordoue et des grands Sultans de Constantinople renieraient leurs descendants.

On peut juger, par les spécimens que nous avons dessinés d’après les motifs