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Page:Michel - La Reliure française, 1880.djvu/69

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royales[1]. Grolier est resté le plus célèbre des amateurs de ce temps. Les reliures à entrelacs sont aujourd’hui désignées sous le nom de Reliures à la Grolier ; mais d’autres que lui en firent faire, et de fort belles. M. Édouard Fournier cite avec raison le magnifique exemplaire de Pline, in-folio, imprimé à Bâle, 1545, de la bibliothèque de Louis de Sainte-Maure.

C’est un des plus beaux dessins connus de ce style.

M. Leroux de Lincy cite également, en parlant des personnages célèbres qui firent relier leurs livres dans le genre de ceux de Grolier, deux reliures reproduites dans l’Histoire de la Bibliophilie, planches 25 et 31. La première, l’Histoire romaine d’Appien, a été faite sur l’exemplaire du duc de Guise, dit le Balafré. N’ayant vu de ce volume que la reproduction, nous ne pouvons juger l’exécution ; mais le dessin est très-remarquable, et Grolier en compta peu d’aussi beaux dans sa bibliothèque. La seconde, faite pour le cardinal de Bourbon, un instant roi de la Ligue, quoique trèsimportante, est beaucoup moins belle de composition ; elle est exécutée sur une Bible imprimée à Lyon en 1550.

On peut juger par ces exemples, qu’il nous serait facile de donner beaucoup plus nombreux, de l’influence légitime exercée par Grolier sur les amateurs de son temps.

Le goût des livres qui s’était rapidement répandu, le prix des grandes reliures très-élevé pour le temps, et surtout leur production limitée, avaient fait rechercher de bonne heure le moyen de satisfaire la masse des bibliophiles.

  1. Elles dominent par leur nombre et leur importance toute la Reliure française, et nous allons en voir de deux écoles qui ne furent pas représentées chez Grolier.