Page:Michel Corday - Charlotte Corday, 1929.djvu/121

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Un chirurgien, qui habite la maison se précipite, enjambe la mêlée, disparaît vers la salle de bains. Des hommes armés s’emparent de Charlotte, la redressent, lui lient étroitement les mains dans le dos et la gardent dans un coin de l’antichambre. Mais, parmi les appels, les ordres, les cris de fureur, les gémissements qui emplissent le logis, soudain une phrase vole : « Il est mort. »

Ainsi Charlotte apprend qu’elle a porté un coup mortel, que Marat a vécu… Désormais, peu lui importent les meurtrissures qui lui brûlent la face, ses vêtements lacérés, les cordes qui lui cisaillent les poignets et le sort qui l’attend : la Paix est rétablie.

Un commissaire de police, suivi de ses acolytes, procède aux constatations. Bientôt il fait amener Charlotte dans le salon. Des lampes l’éclairent. Des fleurs l’égaient. Sous les fenêtres, qui regardent la rue, la foule gronde. L’interrogatoire commence, serré, minutieux. Charlotte doit raconter sa vie, son voyage, l’emploi de son temps à Paris, le meurtre, les raisons qui l’ont poussée. Cet homme veut à tout prix lui trouver des complices. Mais elle a recouvré tout son calme. Elle se défend d’avoir été conseillée, guidée. Elle pense