Page:Michel Corday - Charlotte Corday, 1929.djvu/140

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qu’on lui présenta le couteau. À ce moment-là, elle détourna les yeux, le repoussa d’un geste et dit avec la même hâte impatiente : « Oui, je le reconnais, je le reconnais. »

Certains de ces témoins se trompaient cependant. Un certain Joseph Hénoque, employé à la mairie, déposa qu’il avait reçu Charlotte Corday à son bureau le vendredi 12 au soir. Elle répondit qu’elle ignorait où était la mairie.

Une femme Lebourgeois, marchande de vins, voulait absolument avoir vu Charlotte dans une tribune de la Convention, le jeudi 11, en compagnie de Lauze de Perret et de Fauchet. Elle prétendit même reconnaître ces deux hommes, arrêtés la veille, et qu’on avait extraits de leur prison afin de les faire comparaître comme témoins. Naturellement, ils protestèrent violemment.

Au cours de ces divers témoignages, le président interrogeait Charlotte sur son crime. Elle reconnut une fois de plus qu’elle avait arrêté sa résolution après l’affaire du 31 mai, qu’elle avait voulu d’abord immoler Marat sur la cime de la Montagne. « Si j’avais cru pouvoir réussir de cette manière, je l’aurais préférée à toute autre. J’étais bien sûre alors de