Page:Michel Corday - Charlotte Corday, 1929.djvu/37

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sa robe balayer le sol. Mais quand elle revêtait une tenue d’apparat, elle se transformait soudain, elle retrouvait une grâce fière, une allure souveraine.

Elle avait des sursauts de coquetterie comme elle avait des sursauts d’enjouement. Ainsi, dès son arrivée, sa tante avait ajouté à son maigre trousseau tout un lot de robes choisies. Dès qu’elle les portait, elle se métamorphosait. Elle perdait alors jusqu’à sa fâcheuse habitude de baisser la tête. Et les vieux amis de sa tante n’avaient plus besoin de la gronder en lui disant : « Allons, allons, montrez vos yeux. Ne les cachez pas. Ils sont trop beaux pour cela. »

En particulier, Charlotte avait quitté les siens pour suivre les événements. Elle chercha donc tout de suite des informateurs. Elle en trouva aisément parmi ses relations. Mais elle découvrit tout près d’elle et presque sous son toit, le plus diligent, le plus enthousiaste d’entre eux.

À soixante-six ans, Mme de Bretteville, qui avait longtemps vécu en tutelle sous le règne