Page:Michel Corday - Les Hauts Fourneaux, 1922.djvu/108

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

fait qu’exalter en lui ce fanatisme furieux. Tout le vouait au culte de la Force et de la Haine.

« Et en regard, dans un esprit impartial, lui a-t-on inspiré l’amour et le respect des grandes vertus d’humanité ? Après l’avoir prosterné devant le passé, l’a-t-on tourné vers l’avenir ? A-t-on fait luire à ses yeux l’espoir de temps meilleurs, a-t-on éveillé dans son esprit le désir sincère de les préparer ? Lui a-t-on montré que les hommes pourraient guérir de la guerre, que des arbitrages suprêmes, appuyés par une police internationale, pourraient prévenir les conflits nouveaux et vider les vieilles querelles, que les siècles pourraient unir les nations comme ils ont soudé entre elles des provinces jadis ennemies ? Allons donc ! On l’a détourné de ces hautes espérances, on lui en a montré le péril et la vanité, on lui a hurlé qu’elles étaient dérisoires, chimériques ou criminelles… Et vous vous étonnez que votre fils aime la guerre ! »

Ganville, 1er août 1915.

Pierre est arrivé furieux. Sur cinq cents ouvriers qu’il réclamait afin d’allumer de nou-