Page:Michel Corday - Les Hauts Fourneaux, 1922.djvu/145

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peuvent s’éteindre que dans le sang… L’état capitaliste, comme l’état féodal, est un état guerrier. C’est le canon qui fixera les tarifs, établira les douanes, ouvrira et fermera les marchés. L’ère est ouverte des grandes guerres pour la souveraineté industrielle… L’extermination est le résultat fatal des conditions économiques où se trouve aujourd’hui le monde civilisé ». Voilà, tracées de main de maître, les grandes lignes du tableau. Mais comment la violence industrielle a-t-elle abouti à la violence militaire ?

« Il faut d’abord vous rendre compte qu’il existe à notre époque une industrie qui dépasse et qui commande toutes les autres : la métallurgie. Car elle fabrique non seulement des obus et des blindages, des fusils et des canons, mais encore la charpente des maisons, l’outillage de l’usine et de la culture, le moteur de l’auto et de l’avion, du navire et du train ; elle lance les ponts, les rails, les câbles et les fils qui transportent l’énergie et la pensée ; partout où le métal entre, elle est chez elle, elle règne. Qu’elle disparaisse, et le reste s’écroule. Elle dessine vraiment l’ossature, elle est le symbole de la haute industrie.

« Elle est très fortement organisée. Depuis