Page:Michel Corday - Les Hauts Fourneaux, 1922.djvu/149

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les mêmes noms qu’on retrouve sur toutes les listes. Si bien qu’en résumé la puissance réelle, dans chaque pays, appartient à une poignée d’hommes. Encore les plus influents ne sont-ils pas les plus visibles : il y a partout des éminences grises et des mikados. Mais c’est là, autour de quelques tables à tapis vert, que s’agitent les gros intérêts privés qui déterminent les destinées publiques. C’est de là que vont partir les grands mots d’ordre qu’il s’agit d’imprimer dans les cœurs.

« Ces hommes qui font l’opinion et qui, par là, gouvernent le gouvernement, vont, bien entendu, mettre leur pouvoir sans contrôle et sans borne au service de leurs entreprises. Ils veulent en assurer la prospérité. Car il importe que leurs parts privilégiées, leurs « tantièmes » d’administrateurs soient fructueux, bien plus encore que le dividende de leurs actionnaires. Or, la double condition de cette prospérité, c’est de produire et de vendre. Donc, les moteurs tournent, les fruits du travail s’engerbent jusqu’au faîte des magasins. C’est fort bien. Mais il faut les écouler. Voilà le drame.

« Ah ! C’est que la concurrence est rude, entre les féodalités nationales. D’abord, on cherche à s’entourer de hautes barrières de douanes, afin