Page:Michel Corday - Les Hauts Fourneaux, 1922.djvu/219

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

28 mai 1916.

Un de nos ministres actuels disait ce soir devant moi :

— Heureusement, nos ennemis sont divisés.

Quel espoir ! Leur dissentiment amènerait promptement leur chute. La paix séparée de l’Autriche, c’est la fin de la guerre. Hélas ! L’Excellence parlait des ennemis du ministère…

1er juin 1916.

Boulevard Saint-Germain vers midi. La foule s’amasse déjà sur les trottoirs. Elle attend les funérailles de Galliéni. Des curieux sont grimpés sur des chaises, des échelles, des tribunes improvisées. Il y en a qui mangent, leurs victuailles étalées entre eux, sur les bancs. Une femme vomit. Les propos sont d’un jour de fête : « Et on dit qu’il n’y a personne à Paris ! — Vous attendez le cortège ? — Il aura beau temps. » Les fenêtres sont louées vingt francs la place.