Page:Michel Martin - Livre Henoch ethiopien, Letouzey, 1906.djvu/19

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royaume messianique, le séjour des âmes des morts avant la résurrection, la fin des temps, le jugement et la rétribution, l'angélologie, la démonologie, etc.

C’est assez dire l'importance qu’ils présentent pour l'étude de quelques-uns des problèmes exégétiques qui ont le plus vivement passionné l'opinion dans ces derniers temps. L’un d’eux, le Livre d’Hénoch, a même exercé une influence si considérable à l’époque de son apparition, qu’il a été formellement cité par un des écrivains du Nouveau Testament, l’apôtre saint Jude (14-15). Cette influence n’a pas pris fin avec l’apparition du christianisme ; plusieurs Pères l’ont encore subie dans une large mesure, tout comme celle du IVe Livre d’Esdras. Cependant ces documents sont à peine connus en France. Ainsi le Livre d’Hénoch n’a été traduit en entier que dans le Dictionnaire des Apocryphes de Migne en 1856, sur la première édition ; d’autres, comme le Livre des Jubilés, n’ont pas encore été traduits en français !

Quelques Apocryphes, comme les Psaumes de Salomon, le Livre d’Hénoch, le Livre des Jubilés y ont été composés en hébreu ; d’autres, en grec. Les originaux hébreux sont tous perdus ; le texte hébreu du Testament de Nephtali ne serait, d’après certains critiques, qu’une espèce de traduction très large ou d’adaptation faite assez tard par un Juif sur le grec. Une grande partie des Apocryphes ne nous est donc parvenue que dans des versions rédigées en éthiopien, en syriaque, en arabe, en arménien, en slave, en grec ou en latin.

Pour traduire des documents aussi nombreux, conservés en des langues aussi diverses, j’ai dû faire appel à la collaboration d’un certain nombre de spécialistes. Quelques-uns, et non des moindres, ont bien voulu déjà m’assurer leur concours. Ce sont M. Boxler, agrégé de l’Université, professeur de grec à l’Institut catholique de Paris (Les Livres sybillins) ; M. Cersoy, docteur en théologie, ancien professeur d’Écriture sainte (Les Apocalypses de Baruch) ;