Page:Michelet - Œuvres complètes Vico.djvu/129

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poste où il n’allait jamais, étaient trois lettres à son adresse. L’une du P. Carlo Lododi des Mineurs de l’observance, théologien de la sérénissime république de Venise ; elle était datée du 15 janvier 1728, et sept courriers étaient partis depuis qu’elle se trouvait à la poste. Cette lettre l’invitait à publier une seconde édition de cet ouvrage à Venise. En voici la teneur.

« Votre livre si profond des Principj d’una Scienza nuova, etc., est ici dans toutes les mains ; plus on le lit, plus est grande l’admiration et l’estime que l’on professe pour son auteur. Il se répand, on le loue, et sa réputation toujours croissante le fait rechercher davantage. Comme on ne le trouve plus ici, on en fait venir de Naples quelque nouvel exemplaire ; mais l’éloignement rend la chose difficile, et quelques personnes ont résolu de le faire imprimer à Venise. Je suis aussi de cet avis, et j’ai cru qu’il serait d’abord convenable de m’entendre avec vous, monsieur, pour savoir si cela vous serait agréable, et si vous n’auriez pas quelques additions ou changements à y faire. Dans ce cas, je vous prierais, de vouloir me les communiquer. »

Le Père appuya sa demande d’une autre lettre de l’abbé Antonio Conti, noble vénitien très versé dans la physique et les mathématiques. Il possédait une vaste érudition ; ses voyages, entrepris dans le but d’étendre ses connaissances, l’avaient mis en haute réputation de savoir auprès de Newton, de Leibnitz et d’autres savants de nos jours ; enfin, sa tragédie de César l’avait rendu fameux en Italie, en France et en Angleterre. Ce Conti, avec une affabilité égale à sa noblesse et à ses talents, lui écrivit, en date du 3 janvier 1729 :