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ÉCLAIRCISSEMENTS.

passaient par le feu en l’honneur de Beal, et croyaient un devoir religieux de marcher en portant du feu autour de leurs troupeaux et de leurs champs. — Logan, II, 364. Encore aujourd’hui, les montagnards écossais font passer l’enfant au-dessus du feu, quelquefois dans une sorte de poche, où ils ont mis du pain et du fromage. (On dit que dans les montagnes on baptisait quelquefois un enfant sur une large épée. De même en Irlande, la mère faisait baiser à son enfant nouveau-né la pointe d’une épée. Logan, I, 122.) — Id. I, 123. Les Calédoniens brûlaient les criminels entre deux feux ; de là le proverbe : « Il est entre les deux flammes de Bheil. » — Ibid., 140. L’usage de faire courir la croix de feu subsistait encore en 1743 ; elle parcourut dans un canton trente-six milles en trois heures. Le chef tuait une chèvre de sa propre épée, trempait dans le sang les bouts d’une croix de bois demi-brûlée, et la donnait avec l’indication du lieu de ralliement à un homme du clan, qui courait la passer à un autre. Ce symbole menaçait du fer et du feu ceux qui n’iraient pas au rendez-vous. — Caumont, I, 154 : Suivant une tradition, on allumait autrefois, dans certaines circonstances, des feux sur les tumuli, près de Jobourg (départem. de la Manche). — Logan, II, 64. Pour détruire les sortilèges qui frappent les animaux, les personnes qui ont le pouvoir de les détruire sont chargées d’allumer le Needfire ; dans une île ou sur une petite rivière ou lac, on élève une cabane circulaire de pierres ou de gazon, sur laquelle on place un soliveau de bouleau ; au centre est un poteau engagé par le haut dans cette pièce de bouleau ; ce poteau perpendiculaire est tourné dans un bois horizontal au moyen de quatre bras de bois. Des hommes, qui ont soin de ne porter sur eux aucun métal, tournent le poteau, tandis que d’autres, au moyen de coins, le serrent contre le bois horizontal qui porte les bras, de manière qu’il s’enflamme par le frottement ; alors on éteint tout autre feu. Ceux qu’on a obtenus de cette manière passent pour sacrés, et on en approche successivement les bestiaux.

§ 2.

Dans la religion galloise (Voyez Davies, Myth. and rites of the British druids, et le même, Celtic researches), le dieu suprême, c’est le dieu inconnu, Diana (dianaff, inconnu, en breton ; diana en léonais, dianan dans le dialecte de Vannes). Son représentant