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iv
HISTOIRE DE FRANCE.

ganismes intérieurs et profonds. Nul homme sage n’y eût songé. Par bonheur, je ne l’étais pas.

Dans le brillant matin de Juillet, sa vaste espérance, sa puissante électricité, cette entreprise surhumaine n’effraya pas un jeune cœur. Nul obstacle à certaines heures. Tout se simplifie par la flamme. Mille choses embrouillées s’y résolvent, y retrouvent leurs vrais rapports, et (s’harmonisant) s’illuminent. Bien des ressorts, inertes et lourds s’ils gisent à part, roulent d’eux-mêmes, s’ils sont replacés dans l’ensemble.

Telle fut ma foi du moins, et cet acte de foi, quelle que fût ma faiblesse, agit. Ce mouvement immense s’ébranla sous mes yeux. Ces forces variées, et de nature et d’art, se cherchèrent, s’arrangèrent, malaisément d’abord. Les membres du grand corps, peuples, races, contrées, s’agencèrent de la mer au Rhin, au Rhône, aux Alpes, et les siècles marchèrent de la Gaule à la France.

Tous, amis, ennemis, dirent « que c’était vivant. » Mais quels sont les vrais signes bien certains de la vie ? Par certaine dextérité, on obtient de l’animation, une sorte de chaleur. Parfois le galvanisme semble dépasser la vie même par ses bonds, ses efforts, des contrastes heurtés, des surprises, de petits miracles. La vraie vie a un signe tout différent, sa continuité.