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HISTOIRE DE FRANCE.

louaient partout[1], ne craignaient pas de faire des soldats. Partout chez les nations celtiques, les bâtards succédaient, même comme rois, comme chefs de clan. La femme, objet du plaisir, simple jouet de volupté, ne semble pas avoir eu chez ces peuples la même dignité que chez les nations germaniques[2].

    ce pays, d’ailleurs fort étendu, un seul guerrier en engendre cinquante ; parce que, affranchis des lois de l’honnèteté et de la religion, ils ont chacun dix femmes et même davantage, » — Le comte de Nantes dit à Louis le Débonnaire : « Cœunt frater et ipsa soror, etc. » Ermold. Nigellus, l. III, ap. Scr. Fr. VI, 52. — Hist. Brit. Armoricæ, ibid., VII, 52 : « Sorores suas, neptes, consanguineas, atque alienas mulieres adulterantes, necnon et hominum, quod pejus est, interfectores… diabolici viri. » — César disait des Bretons de la Grande-Bretagne : « Uxores habent deni duodenique inter se communes, et maxime fratres cum fratribus et parentes cum liberis. Sed si qui sunt ex his nati, eorum habentur liberi, a quibus primum virgines quæque ductæ sunt. » Bell. Gall., l. V, c. xiv. — V. aussi la lettre du synode de Paris à Nomenoé (849), ap. Scr. Fr. VII, 504, et celle du concile de Savonnières aux Bretons (859), ibid, 584.

  1. Ducange, Glossarium : On disait : un Breton pour un soldat, un routier, un brigand. Guilbert, de Laude B. Mariæ, c. x. — Charta ann. 1395 : « Per illas partes transierunt gentes armorum Britones et pillardi, et amoverunt quatuor jumenta. » — On disait aussi Breton, pour : conseiller de celui qui se bat en duel. Édit de Philippe le Bel : «… et doit aler cius ki a apelet devant, et ses Bretons porte son escu devant lui. » Carpentier, Supplément au Glossaire de Ducange. — (Breton, bretteur ? bretailleur ? ) — Willelm. Malmsbur., ap. Scr. Fr. XIII, 13 : « Est illud genus hominum egens in patria, aliasque externo ære laboriosæ vitæ mercatur stipendia ; si dederis, nec vilia, sine respectu juris et cognationis, detractans prælia ; sed pro quanti tate nummorum ad quascumque voles partes obnoxium. »
  2. Strabon, Dion, Solin, saint Jérôme, s’accordent sur la licence des mœurs celtiques. — O’Connor dit que la polygamie était permise chez eux ; Derrich, qu’ils changeaient de femme une fois ou