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MONDE GERMANIQUE.

derrière elle envahir la Gaule. Ils s’opposèrent en vain à la grande invasion des Bourguignons, Suèves et Vandales, en 406 ; beaucoup d’entre eux combattirent Attila. Plus tard, nous les verrons, sous Clovis, battre les Allemands près de Cologne, et leur fermer le passage du Rhin. Païens encore, et sans doute indifférents dans la vie indécise qu’ils menaient sur la frontière, ils devaient accepter facilement la religion du clergé des Gaules. Tous les autres barbares à cette époque étaient ariens. Tous appartenaient à une race, à une nationalité distincte. Les Francs seuls, population mixte, semblaient être restés flottants sur la frontière, prêts à toute idée, à toute influence, à toute religion. Eux seuls reçurent le christianisme par l’Église latine. Placés au nord de la France, au coin nord-ouest de l’Europe, les

    vraient que le haut du bras. Leurs saies vertes étaient bordées d’une bande écarlate. L’épée, pendant de l’épaule à un long baudrier, ceignait leurs flancs couverts d’une rhénone. Leurs armes étaient encore une parure… » Sidon, Apollin., l. IV, Epist. xx, ap. Scr. Fr. I, 793. — « Dans le tombeau de Childéric Ier, découvert en 1653 à Tournay, on trouva autour de la figure du roi son nom écrit en lettres romaines, un globe de cristal, un stylet avec des tablettes, des médailles de plusieurs empereurs… Il n’y a rien dans tout cela de trop barbare. » Chateaubriand, Études historiques, III, 212. — Saint Jérôme (dans Frédégaire) croit les Francs, comme les Romains, descendants des Troyens, et rapporte leur origine à un Francion, fils de Priam. « De Francorum vero regibus, beatus Hieronymus, qui jam olim fuerant, scripsit quod prius… Priamum habuisse regem… cum Troja caperetur… Europam média ex ipsis pars cum Francione eorum rege ingressa fuit… cum uxoribus et liberis Rheni ripam occuparunt… Vocati sunt Franci, multis post temporibus, cum ducibus externas dominationes semper negantes. » Fredeg., c. ii. — On sait combien cette tradition a été vivement accueillie au moyen âge.