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MONDE GERMANIQUE.

fant ; que mon frère Gontran n’avait pas d’enfant, et que mon neveu Childebert n’était pas très-brave. Alors Gontran-Boson, après m’avoir exactement exposé ces choses, m’invita en disant : Viens, parce que tu es appelé par tous les principaux du royaume de Childebert, et personne n’ose dire, un mot contre toi, car nous savons tous que tu es fils de Clotaire ; et il n’est resté personne dans les Gaules pour gouverner ce royaume, à moins que tu ne viennes. Ayant fait de grands présents à Gontran-Boson, je reçus son serment dans douze lieux saints, afin de venir ensuite avec sécurité dans ce royaume. Je vins à Marseille, où l’évêque me reçut avec une extrême bonté, car il avait des lettres des principaux du royaume de mon neveu ; je m’avançai de là vers Avignon, auprès du patrice Mummole. Mais Gontran-Boson, violant son serment et sa promesse, m’enleva mes trésors et les retint en son pouvoir. Reconnaissez donc que je suis roi comme mon frère Gontran ; cependant si votre esprit est enflammé d’une si grande haine, qu’on me conduise au moins vers votre roi, et s’il me reconnaît pour son frère, qu’il fasse ce qu’il voudra. Si vous ne voulez pas même cela, qu’il me soit permis de m’en retourner là d’où je suis venu. Je m’en irai sans faire aucun tort à personne. Pour que vous sachiez que ce que je dis est vrai, interrogez Radegoude à Poitiers et Ingiltrude à Tours ; elles vous affirmeront la vérité de mes paroles. » Pendant qu’il parlait ainsi, un grand nombre accueillait son discours avec des injures et des outrages…

« Mummole, l’évêque Sagittaire et Waddon s’étant rendus auprès de Gondovald, lui dirent : « Tu sais