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ÉCLAIRCISSEMENTS.

patriam ub aurum et argentum accipiatis, quantum vestra potest desiderare cupiditas : de qua pecora, de qua mancipia, de qua vestimenta in abundantiam adsumatis. » (Greg. Tur., l. III, c. ix, 11.)

Les barbares alliés de Rome n’épargnaient pas non plus l’Auvergne dans leur passage. Les Huns, auxiliaires, de Litorius, la traversèrent en 437 pour aller combattre les Wisigoths et la mirent à feu et à sang (Sidon. Panegyr. Aviti, p. 805. Paulin., l. VI, vers. 116). L’avènement d’un empereur auvergnat, en 455, lui laissa quelques années de relâche. Avitus fît la paix avec les Wisigoths ; Théodoric II se déclara l’ami et le soldat de Rome (Ibid., p. 810… Romæ sum, te duce, amicus, Principe te, miles). — Mais, à la mort de Majorien (461), il rompit le traité et prit Narbonne ; dès lors, l’Auvergne vit arriver et monter rapidement le flot de la conquête barbare, et bientôt (474) la cité des Arvernes (Clermont), l’antique Gergovie, surnagea seule, isolée sur sa haute montagne (Γεργουνίαν έφ’ὺψελοῦ ὅρους ϰειμένην.) Strabon, l. IV. — Quæ posita in altissimo monte omnes aditus difficiles habebat (Cæsar, l. VI, c. xxxvi. Dio Cass., l. XL).

Sidon. Apollin., l. III, epist. iv (ann. 474) : « Oppidum nostrum, quasi quemdam sui limitis oppositi obicem, circumfusarum nobis gentium arma terrificant. Sic æmulorum sibi in medio positi lacrymabilis præda populorum, suspecti Burgundionibus, proximi Gothis, nec impugnantum ira nec propugnantum caremus invidia. » — L. VII, ad Mamert. : « Rumor est Gothos in Romanum solum castra movisse. Huic semper irruptioni nos miseri Arverni janua sumus. Namque odiis inimicorum hinc peculiaria fomenta subministramus, quia, quod necdum terminos suos ab Oceano in Rhodanum Ligeris alveo limitaverunt, solam sub ope Christi moram de nostro tantum obice patiuntur. Circumjectarum vero spacium tractumque regionum jampridem regni minacis importuna devoravit impressio. »

Ainsi livrée à elle-même, abandonnée des faibles successeurs de Majorien, l’Auvergne se défendit héroïquement, sous le patronage d’une puissante aristocratie. C’était la maison d’Avitus avec ses deux alliées, les familles des Apollinaires et des Ferréols ; toutes trois cherchèrent à sauver leur pays, en unissant étroitement sa cause à celle de l’Empire.

Aussi les Appollinaires occupaient-ils dès longtemps les plus hautes magistratures de la Gaule (l. I, Épist. iii) : « Pater, socer, avus, proavus præfecturis urbanis prætorianisque, magisteriis