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CHAPITRE II

Carlovingiens. — viie, viiie, ixe et xe siècles.


« L’homme de Dieu (saint Colomban) ayant été trouver Theudebert, lui conseilla de mettre bas l’arrogance et la présomption, de se faire clerc, d’entrer dans le sein de l’Église, se soumettant à la sainte religion, de peur que, par-dessus la perte du royaume temporel, il n’encourût encore celle de la vie éternelle. Cela excita le rire du roi et de tous les assistants ; ils disaient en effet qu’ils n’avaient jamais ouï dire qu’un Mérovingien, élevé à la royauté, fût devenu clerc volontairement. Tout le monde abominant cette parole, Colomban ajouta : Il dédaigne l’honneur d’être clerc ; eh bien ! il le sera malgré lui[1]. »

Ce passage nous rend sensible l’une des principales différences que présentent la première et la seconde race. Les Mérovingiens entrent dans l’Église malgré eux, les Carlovingiens volontairement. La tige de cette dernière famille est l’évêque de Metz, Arnulf,

  1. Vie de saint Colomban.