Page:Michelet - Histoire de France - Lacroix 1880 tome 1.djvu/94

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
36
HISTOIRE DE FRANCE.

bet ibérien avec celui des Osques italiens peut avoir donné lieu à ce nom.

Noms basques qui se retrouvent en Gaule (p. 69) :

Aquitaine : Calagorris, Casères en Comminges. — Vasates et Basabocates. de Basoa, forêt. De même le diocèse de Basas, entre la Garonne et la Dordogne. — Iluro, comme la ville des Cosetans (Oléron). — Bigorra, de bi, deux, gora, haut. — Oscara, Ousche. — Garites, pays de Gavre, de gora, haut. — Garoceli… (Cæsar, de Bell. Gall., I, x, et non Graioceli). Auscii, de eusken, esken, vesci (osci ? )[1] nom des Basques (leur ville est Elimberrum comme Illiberri). — Osquidates, même racine, vallée d’Ossau, du pied des Pyrénées à Oléron. — Curianum (cap de Buch, promontoire près duquel le bassin d’Arcachon s’enfonce dans les terres), de gur, courbé. — Le rivage Corense (en Bétique). — Bercorcates, même racine ; Biscarosse, bourg du district de Born, frontières de Buch. — Les terminaisons celtiques sont dunum[2], magus, vices et briga (p. 96), Segodunum apud Rutenos appartient plus à la Narbonnaise qu’à l’Aquitaine. Lugdunum apud Convenas est mixte, comme l’indique Convenæ, Comminges. On ne les trouve pas, non plus que briga, chez les vrais Aquitains. La terminaison en riges paraît commune aux Celtes et aux Basques. Chose remarquable : le seul peuple que Strabon nous désigne comme étranger, dans l’Aquitaine, les Biluriges, ont un nom tout à fait basque ; de même les Caluriges, Celtes des Hautes-Alpes ; ce sont des établissements primitivement ibériens.

Côte méridionale de la Gaule : Illiberis Bebryciorum, Vasio Vocontiorum (Vaison) en Narbonnaise. Bebryces rappelle briges, et peut-être Allo-Brogos (Étienne de Byzance écrit Allobryges ; selon lui, on trouve le plus souvent, chez les Grecs, Allobryges).

  1. Osca, d’eusi, aboyer ; parler ? d’olsa, bruit ? Chaque peuple barbare se considérait comme parlant seul un vrai langage d’homme. En opposition à euscaldunac, ils disent er-d-al-dun-ac ; de arra, erria, terre ; ainsi erdaldunac, qui parlent la langue du pays ; les Basques français appellent ainsi les Français, les Biscayens les Castillans.
  2. Toutefois dun (duna, avec l’article) est une terminaison commune de l’adjectif basque. De arra, ver ; ar-duna, plein de vers. De erstura, angoisse ; erstura dun-a, plein d’angoisses. Eusc-al-dun-ac, les Basques. Caladunum peut signifier, en basque, contrée riche en joncs.