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d’organiser une force, force efficace et productrice, de créer un créateur. L’homme moderne n’est pas autre chose.

L’éducation de la fille est de faire une harmonie, d’harmoniser une religion.

La femme est une religion.

Sa destinée est telle que, plus elle restera haut comme poésie religieuse, plus elle sera efficace dans la vie commune et pratique.

Dans l’homme, l’utilité étant l’efficacité, la production, peut se trouver séparée de l’idéal ; l’art qui donne de nobles produits, peut avoir parfois cet effet que l’artiste se vulgarise et ne garde que fort peu du beau qu’il met dans ses œuvres.

Jamais rien de tel pour la femme.

La femme au cœur prosaïque, celle qui n’est pas une poésie vivante, une harmonie pour relever l’homme, élever l’enfant, sanctifier constamment et ennoblir la famille, a manqué sa mission, et n’aura aucune action, même en ce qui semble vulgaire.




La mère, assise au berceau de sa fille, doit se dire : « Je tiens ici la guerre ou la paix du monde, ce qui troublera les cœurs ou leur donnera la paix et la haute harmonie de Dieu.