Page:Michelet - La femme.djvu/277

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si parfaitement dirigé, purifié la vie conjugale, sans savoir ce que c’est que le mariage.

Ajoutons les littérateurs, ceux qui, dans tant de livres éloquents, ont discuté le droit et le fait, accusé ou la femme ou l’homme, pesé la question de la supériorité d’un sexe sur l’autre. Notre grand romancier, cette femme d’admirable puissance ; notre grand discuteur, cet homme de bras fort et terrible, qui, secouant le pour et le contre, fait partout jaillir l’étincelle, le monde les contemple en ce grand plaidoyer. N’est-il pas étonnant qu’aucun des deux n’ait descendu au fond du sujet même, à la base inférieure, d’où pourtant fleurit tout le reste ?

Inférieure ? Rien n’est inférieur. Laissons là ces vieilles idées d’échelle, et de haut et de bas. Dieu est sphérique, a dit un philosophe. Le ciel est sous nos pieds autant que sur nos têtes. Jadis, on méprisait l’estomac, pour relever le cerveau. On a trouvé (1848) que le cerveau digère ; sans lui, du moins, on ne fait pas le sucre, qui seul permet de digérer.




Pour revenir, avant 1830, où l’on posa le fait de l’œuf, de la crise d’amour, la théorie ne disait que sottise. Avant 1840, où la loi fut posée, et