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VII

LA JEUNE ÉPOUSE. — SES PENSÉES SOLITAIRES


Au livre de l’Amour, j’ai marqué les grands traits extérieurs de la situation. Ici, je voudrais davantage : observer la femme elle-même, celle surtout qui eut de fortes racines de famille, et que le mariage le plus désiré déracine pourtant du sol où par mille fibres elle était engagée. Passage dramatique. Des parents regrettés à l’époux adoré, elle passe, non pas hésitante, ni combattue, mais déchirée. Aime-t-elle moins ? infiniment plus, de toute l’étendue de son sacrifice. Elle se donne avec sa douleur, et, d’un amour immense, d’une foi sans réserve, lui met en main son cœur sanglant.

Je ne sais si cet homme éperdu de bonheur conserve assez de lucidité pour sentir tout cela. Mais,