Page:Michelet - La femme.djvu/328

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d’être… Si vous voulez le savoir, je fus sa sœur et son amante, mais j’étais sa mère aussi. »

Vérité naïve et profonde. Sous forme mythologique, c’est le triple mystère d’amour exprimé pour la première fois. Épouse, vraie sœur de l’homme dans le travail de la vie, plus que sœur et plus qu’épouse pour le consoler le soir et reposer sa tête, elle le berce, fatigué, l’endort comme un nourrisson, et, le reprenant dans son sein, l’enfante d’une vie nouvelle, oublieux de tout, rajeuni, pour l’éveil joyeux de l’aurore. C’est la force du mariage (non des voluptés éphémères). Plus il dure, et plus l’épouse est mère de l’époux, plus il est son fils.




Garantie d’immortalité. Mêlés à ce point, qui donc parviendrait à les disjoindre ? Isis contient Osiris, et l’enveloppe tellement de sa tendre maternité, que toute séparation n’est évidemment qu’un songe.

Dans cette légende si tendre, toute bonne et toute naïve, il y a une saveur étonnante d’immortalité qui ne fut dépassée jamais. Ayez espoir, cœurs affligés, tristes veuves, petits orphelins, vous pleurez, mais Isis pleure, et elle ne désespère pas. Osi-