Page:Michelet - La femme.djvu/376

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sortir, elle apparaît, elle, la paix, la bonté, la beauté… Ô vivante joie du monde !… Elle avance, son tendre cœur se partage, est à deux choses. On lui parle de deux côtés. Ses enfants courent aux fleurettes, en rapportent les mains pleines, crient : « Maman ! voyez ! voyez ! » — Plus près d’elle, à son oreille, quelqu’un lui parle plus bas, et elle sourit aussi… C’est qu’on n’est pas impunément au bras de la charmante femme, si près de son sein, de son cœur. Bat-il fort ? bien doucement ; elle n’est pas insensible, elle entend tout, bonne et tendre ; elle veut tant qu’ils soient tous heureux ! Elle répond tour à tour : « Oui, mes petits…. Oui, mon ami. » — À eux : « Jouons. » — Et à lui : « Oh ! tout ce que tu voudras ! »

Mais, dans son extrême bonté qui la rend tout obéissante, et faible à ses enfants même, qui saurait la regarder verrait, derrière son sourire, un à parte méditatif. Il pense à elle, elle à Dieu.




Cela revient encore plus tendre, plus ardent, à la jolie fête des fleurs des champs, aux travaux de la fenaison. Elle aussi, elle est venue, comme les autres, avec son râteau, et elle veut aussi travailler. Mais, toute belle qu’elle est toujours, elle a pris un