Page:Michelet - La femme.djvu/432

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trouve l’adresse, la patience, dans sa pitié), vient mieux à bout de cela ! L’homme y est fort nécessaire. Il faut que froidement, gravement, il observe et conjecture, sur l’aspect physique et le peu que le malade veut dire. Mais la femme du docteur, si elle était là aussi, si elle restait après lui, comme elle en saurait bien plus ! Combien sa compassion obtiendrait davantage, et surtout d’une autre femme ! Parfois, pour résoudre tout, faire fondre toutes les glaces, obtenir l’histoire complète, il suffirait de pleurer.




J’avais pour voisin, à Paris, un charbonnier de trente ans qui avait du bien en Auvergne et ici une boutique qui n’allait pas mal. De son pays, il fit venir une épouse, une gentille Auvergnate, un peu courte, mais jolie, dont le visage, noirci par moments, n’en brillait pas moins de petits yeux pleins de flammes. Elle était sage, mais voyait qu’on la regardait beaucoup, et n’en était pas fâchée. Ils habitaient une rue sale, étroite, obscure et peu saine. Par moments le charbonnier, jeune et fort, n’en avait pas moins des accès de fièvre. Ils devinrent plus habituels. Il pâlissait, maigrissait. Un bon médecin appelé vit de suite une chose probable, que