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I

LE SOLEIL, L’AIR ET LA LUMIÈRE


Un illustre observateur affirme que nombre d’êtres microscopiques, qui, tenus à l’ombre, restent végétaux, s’animalisent au soleil et deviennent de vrais animaux. Ce qui est sûr, incontesté, accepté de tout le monde, c’est que, loin de la lumière, tout animal végète ; que le végétal n’arrive guère à la floraison, et que la fleur reste pâle, languissante, avorte et meurt.

La fleur humaine est, de toutes, celle qui veut le plus de soleil. Il est pour elle le premier et le suprême initiateur de la vie. Comparez l’enfant d’un jour qui n’a connu que les ténèbres, avec l’enfant d’une année ; la différence est énorme entre ce fils de la nuit et ce fils de la lumière. Le cerveau de ce dernier, mis en face de celui de l’autre, offre le