Page:Michelet - La femme.djvu/88

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et parfait. Et ce serait peu dire encore, elle le voit comme idéal, comme absolu de beauté et de bonté, la fin de la perfection.

Dans quel étonnement douloureux tomberait-elle si quelque esprit chagrin, quelque malencontreux sophiste, se hasardait à lui dire que « l’enfant est né méchant, que l’homme est dépravé avant de naître, » et tant de belles inventions philosophiques ou légendaires ! Les femmes sont douces et patientes. Elles font la sourde oreille. Si elles avaient cru cela, si un seul moment elles avaient pris ces idées au sérieux, tout eût été bientôt fini. Incertaines et découragées, elles n’auraient pas mis leur vie toute dans ce berceau ; l’enfant négligé eût péri. Il n’y eût pas eu d’humanité ; l’histoire eût été finie dès ses premiers commencements.




Dès que l’enfant voit la lumière et se voit dans l’œil maternel, il reflète, instinctivement il renvoie le regard d’amour, et dès lors, le plus profond et le plus doux mystère de vie vient de s’accomplir entre eux.

Le temps y ajoutera-t-il ? Peut-elle croître, la béatitude d’un si parfait mariage ? Par une seule chose peut-être, c’est que tous deux l’aient compris ; que