Page:Michelet - OC, Histoire de France, t. 2.djvu/471

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
461
LOUIS IX

boiz de Vinciennes après sa messe, et se acostoioit à un chesne et nous fesoit seoir entour li ; et tout ceulz qui avoient à faire venoient parler à li ; sans destourbier de huissier ne d’autre. Et lors il leur demandoit de sa bouche : A yl ci nullui qui ait partie ? Et cil se levoient qui partie avoient ; et lors il disoit : Taisiez vous touz, et en vous déliverra l’un après l’autre. Et lors il appeloit monseigneur Pierre des Fontaines et monseigneur Geoffroy de Villette, et disoit à l’un d’eulz : Délivrez moi ceste partie. Et quant il véoit aucune chose à amender en la parole de ceulz qui parloient pour autrui, il meisme l’amendoit de sa bouche. Je le vi aucune fois en esté, que pour délivrer sa gent, il venoit ou jardin de Paris, une cote de chamelot vestue, un seurcot de tyreteinne sanz manches, un mentel de cendal noir entour son col, moult bien pigné et sanz coife, et un chapel de paon blanc sur sa teste, et fesoit estendre tapis pour nous seoir entour li.

« Et tout le peuple qui avoit à faire par devant li, estoit entour li en estant (debout), et lors il les faisoit délivrer, en la manière que je vous ai dit devant du bois de Vinciennes[1]. »

En 1256 ou 1257, il rendit un arrêt contre le seigneur de Vesnon, par lequel il le condamna à dédommager un marchand, qui en plein jour avait été volé dans un chemin de sa seigneurie. Les seigneurs étaient obligés de faire garder les chemins depuis le soleil levant jusqu’au soleil couché.

  1. Joinville.