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HISTOIRE DE FRANCE

Romna-Vagi, et par corruption Romerage, parce qu’elle précédait souvent un voyage de Rome que le seigneur faisait ou faisait faire (?) — Millin, III, 336. C’est à Noël qu’on brûle le caligneau ou calandeau ; c’est une grosse bûche de chêne qu’on arrose de vin et d’huile. On criait autrefois en la plaçant : Calene ven, tout ben ven, calende vient, tout va bien. C’est le chef de la famille qui doit mettre le feu à la bûche ; la flamme s’appelle caco fuech, feu d’amis. On trouve le même usage en Dauphiné. (Champollion-Figeac, p. 124.) On appelle chalendes le jour de Noël. De ce mot on a fait chalendal, nom que l’on donne à une grosse bûche que l’on met au feu la veille de Noël au soir, et qui reste allumée jusqu’à ce qu’elle soit consumée. Dès qu’elle est placée dans le foyer, on répand dessus un verre de vin en faisant le signe de la croix, et c’est ce qu’on appelle : batisa la chalendal. Dès ce moment cette bûche est pour ainsi dire sacrée, et l’on ne peut pas s’asseoir dessus sans risquer d’en être puni, au moins par la gale. — Millin, III, 339. On trouve l’usage de manger des pois chiches à certaines fêtes, non seulement à Marseille, mais en Italie, en Espagne, à Gênes et à Montpellier. Le peuple de cette dernière ville croit que, lorsque Jésus-Christ entra dans Jérusalem, il traversa une sesierou, un champ de pois chiches, et que c’est en mémoire de ce jour que s’est perpétué l’usage de manger des sesès. — A certaines fêtes, les Athéniens mangeaient aussi des pois chiches (aux Panepsies.)


26 — page 52, note 2Procession du bon roi René à Aix, etc…

Millin, II, 299. On y voyait le duc d’Urbin (le malheureux général du roi René) et la duchesse d’Urbin montés sur des ânes ; on y voyait une âme que se disputaient deux diables ; les chevaux frux ou fringants, en carton ; le roi Hérode, la reine de Saba, le temple de Salomon, et l’étoile des Mages au bout d’un bâton, ainsi que la Mort, l’abbé de la jeunesse couvert de poudre et de rubans, etc., etc.


27 — page 56Ces hommes de la frontière, raisonneurs et intéressés

On trouve dans les habitudes de langage des Dauphinois des traces singulières de leur vieil esprit processif. « Les propriétaires qui jouissent de quelque aisance parlent le français d’une manière assez intelligible, mais ils y mêlent souvent les termes de l’ancienne pratique, que le barreau n’ose pas encore abandonner. Avant la Révolution, quand les enfants avaient passé un an ou deux chez un procureur, à mettre au net des exploits et des appointements, leur