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HISTOIRE DE FRANCE

compare à celle de Bartolomeo, qui écrit pourtant cent ans plus tard.


5 — page 16Les maisons françaises étaient marquées d’avance…

« Ceulx de Palerne et de Meschines, et des autres bonnes villes, signèrent les huys de Françoys de nuyt ; et quant ce vint au point du jour qu’ils purent voir entour eux, si occirent tous ceulx qu’ils peurent trouver, et ne furent épargnés ne vieulx ne jeunes que tous ne fussent occis. » (Chroniques de Saint-Denis, anno 1282.)


6 — page 17Charles d’Anjou répondit aux envoyés de Messine, etc.

Villani ajoute avec une prudence toute machiavélique : « Onde fue, et sera sempre grande asempio a quelli, che sono et che saranno, di prendere i patti, che si possono havere de’ nimici, potendo havere la terra assediata. » Vill., l. VII, c. xlv, p. 281-282. — Le légat engageait Charles à accepter les conditions des habitants : « Però che, poi che fossino indurati, ognidi peggiorerebbono i patti ; ma raviendo egli la terra, con volontà decittadini medesimi ogni di li potrebbe alargare ; il quale era sano et buono consiglio. » (Id., l. VII, c. lxv, p. 281.)


7 — page 17Ce ne fut qu’au bout de plusieurs mois, etc.

Rien de plus romanesque et toutefois de plus vraisemblable que le tableau du chroniqueur sicilien, lorsque le froid Aragonais se hasarda à descendre sur cette terre ardente, où tout était passion et péril. Il allait entrer sur le territoire de Messine, et déjà il était parvenu à une église de Notre-Dame, ancien temple situé sur un promontoire d’où l’on voit la mer et la fumée lointaine des îles de Lipari. Il ne put s’empêcher d’admirer cette vue, et alla camper dans la vallée voisine. C’était le soir, et déjà tout le monde reposait. Un vieux mendiant s’approche et demande humblement à parler au roi de choses qui touchent l’honneur du royaume : « Excellent prince, dit-il, ne dédaignez pas d’écouter cet homme couvert de la cape des chevriers de l’Etna. J’aimais votre beau-frère, le roi Manfred, d’éternelle mémoire. Proscrit et dépouillé pour lui, j’ai visité les royaumes chrétiens et barbares. Mais je voulais revoir la Sicile, je me suis hasardé à y revenir ; j’y ai vécu avec les bergers, changeant de retraite dans les gorges et les bois. Vous ne connaissez pas les Siciliens sur lesquels vous allez régner, vous ignorez leur duplicité. Comment vous fier, par exemple, au