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RÉFORME DANS L’ÉTAT ET DANS L’ÉGLISE

doute trop bien connue ; mais elle demanda l’appui du Parlement, l’engageant à se joindre à elle pour demander les réformes nécessaires.

Le Parlement n’aimait pas l’Université, qui dès longtemps l’avait fait déclarer incompétent dans les causes qui la regardaient ; la victoire récente de la juridiction ecclésiastique (1408) n’était pas propre à les réconcilier. Cette puissance tumultueuse, qui peu à peu devenait l’alliée de la populace, était antipathique à la gravité des parlementaires, autant qu’à leurs habitudes de respect pour l’autorité royale. Ils répondirent à l’Université de la manière suivante : « Il ne convient pas à une cour établie pour rendre la justice au nom du roi de se rendre partie plaignante pour la demander. Au surplus, le Parlement est toujours prêt, toutes et quantes fois il plaira au roi de choisir quelques-uns de ses membres pour s’occuper des affaires du royaume. L’Université et le corps de la ville sauront bien ne faire nulle chose qui ne soit à faire. »

Ce refus du Parlement de prendre part à la révolution devait la rendre violente et impuissante. Paris et l’Université pouvaient dès lors faire ce qu’ils voulaient, obtenir des réformes, de belles ordonnances ; il n’y avait personne pour les exécuter. Il faut aux lois des hommes pour qu’elles soient vivantes, efficaces. Le temps, les habitudes, les mœurs, peuvent seuls faire ces hommes.

Je dirai ailleurs tout au long ce que je pense du Parlement, comme cour de justice. Ce n’est pas en passant qu’on peut qualifier ce long travail de la