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HISTOIRE DE FRANCE

rientes, ut ejus autoritate uterentur in agendis… regem super se illico statuerunt. Hunc in sede, more regis, præparata super currum levaverunt, quem per villæ compita perducentes, et laudes regias barbarisantes, cum ad principale forum rerum venalium pervenissent, ut plebs maneret libera ab omni subsidiorum jugo postulant et assequuntur… Sedens pro tribunali, audire omnium oppositiones coactus est. » (Religieux de Saint-Denis, t. 1, page 130.)


10 — page 19Les gentilshommes attaqués partout en même temps, etc.

« Encore se tenoit le roi de France sur le mont de Ypres, quand nouvelles vinrent que les Parisiens s’étoient rebellés et avoient eu conseil, si comme on disoit, entre eux là et lors pour aller abattre le beau chastel de Beauté qui sied au bois de Vincennes, et aussi le chasteau du Louvre et toutes les fortes maisons d’environ Paris, afin qu’ils n’en pussent jamais être grevés. — (Mais Nicolas le Flamand leur dit) : Beaux seigneurs, abstenez-vous de ce faire tant que nous verrons comment l’affaire du roi notre sire se portera en Flandre : si ceux de Gand viennent à leur entente, ainsi que on espère qu’ils y venront, adonc sera-t-il heure du faire et temps assez.

« Or, regardez la grand’diablerie que ce eût été, si le roi de France eût été déconfit en Flandre et la noble chevalerie qui étoit avecques lui en ce voyage. On peut bien croire et imaginer que toute gentillesse et noblesse eût été morte et perdue en France et autant bien ens ès autre pays : ni la Jacquerie ne fut oncques si grande ni si horrible qu’elle eût été. Car pareillement à Reims, à Châlons en Champagne, et sur la rivière de Marne, les vilains se rebelloient et menaçoient jà les gentilshommes et dames et enfants qui étoient demeurés derrière ; aussi bien à Orléans, à Blois, à Rouen, en Normandie et en Beauvoisis, leur étoit le diable entré en la tête pour tout occire, si Dieu proprement n’y eût pourvu de remède. » (Froissart, VIII, 319-320.)

« Tous prenoient pied et ordonnance sur les Gantois, et disoient adonc les communautés par tout le monde, que les Gantois étoient bonnes gens et que vaillamment ils se soutenoient en leurs franchises ; dont ils devoient de toutes gens être aimés et honorés. » (Froissart, VIII, 103.)

« Les gentilshommes du pays… avoient dit et disoient encore et soutenoient toujours que si le commun de Flandre gagnoit la journée contre le roi de France, et que les nobles du royaume de France y fussent morts, l’orgueil seroit si grand en toutes commu-