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APPENDICE

pondit : Comment, Monseigneur, voulez-vous avoir paix avec ce mauvais, faux, traistre et desloyal, qui si faussement et mauvaisement a faict tuer vostre frère ? Lors le roy, aucunement desplaisant, luy dit : Du consentement de beau fils d’Orléans, tout lui a esté pardonné. Hélas ! Sire, répliqua ledit seigneur, vous ne le verrez jamais vostre frère… Mais le roy lui respondit assez chaudement : Beau cousin, allez-vous-en ; je le verray au jour du Jugement. » (Juvénal, p. 2-3.)


149 — page 217Dès qu’il s’agit de l’Église, Gerson est républicain…

V. les œuvres de Gerson (éd. Du Pin), surtout au tome IV, et les travaux estimables de MM. Faugère, Schmidt et Thomassy. Je parlerai ailleurs de ceux de MM. Gence, Gregori, Daunou, Onésyme Leroy, et en général des écrivains qui ont débattu la question de l’Imitation.


150 — page 221L’augmentation des dépenses tenait à l’avillissement progressif du prix de l’argent…

Clémengis s’étonne de ce qu’un monastère qui nourrissait primitivement cent moines n’en nourrit plus que dix (p. 19). Qui ne sait combien en deux ou trois siècles changent et le prix des choses et le nombre de celles qu’on juge nécessaires ? Pour ne parler que d’un siècle, quelle grande maison pourrait être défrayée aujourd’hui d’après le calcul que madame de Maintenon fait pour celle de son frère ? Voir, entre autres ouvrages, une brochure de M. le comte d’Hauterive : Faits et observations sur la dépense d’une des grandes administrations, etc. ; deux autres brochures de M. Eckard : Dépenses effectives de Louis XIV en bâtiments au cours du temps des travaux de leur évaluation, etc., etc.


151 — page 222Clémengis… d’Ailly…

Je ne veux pas contester le mérite réel de ces deux personnages qui furent tout à la fois d’éminents docteurs et des hommes d’action. D’Ailly fut l’une des gloires de la grande école gallicane du collège de Navarre ; il y forma Clémengis et Gerson. Clémengis est un bon écrivain polémique, mordant, amusant, salé (comme aurait dit Saint-Simon). V. le tableau qu’il fait de la servilité du pape d’Avignon, dans le livre de la Corruption de l’Église (p. 26). La conclusion du livre est très éloquente. C’est une apostrophe au Christ ; les protestants peuvent y voir une prophétie de la Réforme : « Si tuam vineam labruscis senticosisque virgultis palmites suffo-