INTRODUCTION 51
coup passeront, et la science ira se multipliant. »
Le premier âge est un âge d’esclaves ; le deuxième, d’hommes libres ; le troisième, d’amis. Le premier âge, de vieillards ; le deuxième, d’hommes ; le troisième, d’enfants. Au premier, les orties ; au deuxième, les roses ; au dernier, les lis. » (Concordia, p. 9, 20, 96, 112.)
Voilà ce que Tertullien n’a point vu, et qui est grand, vraiment inspiré de l’Esprit, de la lumière des cœurs. L’ancien docteur menait la foi de l’enfance à l’âge mûr ; et Joachim la montre qui devient jeune d’âge en âge ; pour fruit de la maturité, pour couronne de la sagesse, il nous promet l’enfance. Oh ! sublime parole ! La sainte enfance héroïque du cœur, c’est par elle, en effet, que toute vie recommence ! «
Règne du libre esprit, âge de science et d’enfance à la fois ! Doctrine attendrissante qui embarque le genre humain dans ce vaisseau d’amis où Dante aurait désiré de voguer pour toujours, où nous-mêmes demandons à Dieu de naviguer de monde en monde !
Ce grand enseignement était l’alpha de la Renaissance. Il circula dès lors comme un Évangile éternel. Plusieurs l’enseignèrent dans les flammes. Et Jean de Parme, aux Gordeliers, professa hardiment : « Quod doctrina Joachimi excellit doclrinam Christi. »
Le premier mot de la Renaissance était dit, et le plus fort. Toutes ses tentatives ultérieures, celles