Page:Michelet - OC, Histoire de France, t. 7.djvu/77

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

INTRODUCTION

§ XI. — Élans et rechute. — Vinci. — L’imprimerie. — La Bible.

L’héroïsme encyclopédique qui veut embrasser toute chose semble le génie de Florence sous Brunelleschi. Avant, tout était divisé ; il y avait des peintres, des orfèvres, des sculpteurs, des architectes. L’art est quelque temps général, mêlé et marié de tous les arts. Cela dure un demi-siècle, jusqu’à Vinci, génie vraiment universel de tout art et de toute science. Michel-Ange, qui n’est plus un savant, unira du moins les arts du dessin, sera sculpteur, peintre, architecte : mais Raphaël et les autres grands maîtres du seizième siècle se concentreront dans un art.

Ce qui étonne le plus dans le mouvement du quinzième, c’est que l’œuvre qui fait l’admiration, la stupeur universelles, celle de Brunelleschi, a peu d’influence, est peu imitée. En présence de cette victoire de la Renaissance, le gothique mourant se survit ; il fait son dernier effort : il apprend à calculer, et dresse la flèche de Strasbourg. Fatigué dès ce moment, il s’enfonce dans l’impénitence ; loin de songer à s’amender, il devient plus fragile encore, s’entourant de plus en plus de tous les petits arts d’ornement, des mignardises du ciseleur, du brodeur, frisures, guipures. La coquette église de Brou, défaillante à sa naissance, demande tout d’abord des réparations. Saint-Pierre même, œuvre sublime du plus grand disciple de Brunelleschi, rappellera les formes