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PREMIÈRE GUERRE DE RELIGION

pour être fidèle, marcher dans Le mépris des lois.

Cette ordonnance d’Orléans accorde tout ce qu’avaient demandé les États, c’est-à-dire surtout les notables bourgeois. La royauté abdique au profit des influences locales. Elle leur remet les élections, l’administration des deniers des villes, etc.

Quelles sont maintenant ces influences locales ? De quel esprit, de quel parti ? On ne le sait, la royauté ne le sait elle-même. Ici, la chose doit tourner à l’avantage des protestants ; là et presque partout, elle fortifie les catholiques, déjà infiniment plus forts. De sorte que le législateur fait juste le contraire de ce qu’il veut ; il favorise l’inconnu, le hasard, disons plutôt la guerre civile. Le gouvernement était faible, désarmé (ayant réduit les pensions, licencié la garde écossaise, etc.), mais il se fait plus faible encore, en consacrant partout l’autorité locale, urbaine. Aux flots de la mer soulevée, aux éléments furieux, au chaos, il dit : « Soyez rois ! »

Loin d’aider aux rapprochements, l’ordonnance transcrit comme lois tels vœux insensés que chaque ordre avait exprimés aux États pour tenir séparés les rangs, les conditions : Défense aux nobles de descendre aux bourgeois en dérogeant par le commerce, défense aux bourgeois de monter, par l’orgueil des habits, dorures et autres luxes, etc.


Vainqueurs avant la guerre, et du droit du massacre, les Guises prennent l’autorité en s’emparant du roi. Leur mannequin, le roi de Navarre, va prendre à