Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 1.djvu/31

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paraît, une chose profonde. Nous sommes de deux religions.

Il est demi-chrétien à la façon de Rousseau et de Robespierre. L’Être suprême, l’Évangile, le retour à l’Église primitive (III, 28) : c’est ce credo vague et bâtard par lequel les politiques croient atteindre, embrasser les partis opposés, philosophes et dévots.

La race et le tempérament ne sont pas peu non plus dans notre opposition. Il est né à Madrid. Il est Corse de mère, Français par son père (de Rodez). Il a la flamme sèche et le brillant des méridionaux, avec un travail, une suite que ces races n’ont pas toujours. Il a étudié à Rodez, au pays des Bonald, des Frayssinous, qui nous fait tant de prêtres. Dans sa démocratie, il est autoritaire.

S’il n’avait pas été aveuglé par sa passion, avant de reprendre son livre interrompu, il aurait dû se dire :

« Peut-on, à Londres, écrire l’histoire du Paris révolutionnaire ? » Cela ne se peut qu’à Paris. À Londres, il est vrai, il y a une jolie collection de pièces françaises, imprimés, brochures et journaux, qu’un amateur, M. Croker, vendit douze mille francs au Musée britannique, et