Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 4.djvu/240

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Non, l’anarchie de Paris ne devait tromper personne sur le caractère de ce moment. Cette mort était une vie. L’éloignement qu’on reprochait à la population pour les travaux intérieurs tenait à son élan de guerre. Elle sentait très bien d’instinct que la bataille du monde ne se livrerait pas ici.

La défense est à la main, et elle n’est pas au cœur. Préparer la défense à Paris, c’est toujours le plus triste augure. Qu’on sache bien que le jour où le pesant matérialisme de la royauté a fortifié Paris, il l’a énervé. Le jour où vous le voudrez imprenable, vous abattrez ses remparts.

La défensive ne va pas à la France. La France n’est pas un bouclier. La France est une épée vivante. Elle se portait elle-même à la gorge de l’ennemi.

Chaque jour, dix-huit cents volontaires partaient de Paris, et cela jusqu’à vingt mille. Il y en aurait eu bien d’autres, si on ne les eût retenus. L’Assemblée fut obligée d’attacher à leurs ateliers les typographes qui imprimaient ses séances. Il lui fallut décréter que telles classes d’ouvriers, de serruriers, par exemple, utiles pour faire des armes, ne devaient pas partir eux-mêmes. Il ne serait plus resté personne pour en forger.

Les églises présentaient un spectacle extraordinaire, tel que, depuis plusieurs siècles, elles n’en offraient plus. Elles avaient repris le caractère municipal et politique qu’elles eurent au Moyen-âge. Les assemblées des sections qui s’y tenaient rap-