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CHAPITRE VIII

RUPTURE DÉFINITIVE DES GIRONDINS ET DE DANTON (NOVEMBRE 1792).


Danton poursuivi par la Gironde, octobre 1792. — Les trois ennemis de Danton : La Fayette, Roland, Robespierre ; leurs accusations sans preuves. — Caractère de Danton, son insouciance. — Danton ne voulait rien qu’être Danton. — En quoi il différa des Girondins et des Jacobins. — Il fut paysan d’origine, non bourgeois. — Il n’eut rien de pharisien. — Les indulgents : Danton, Desmoulins, Fabre d’Églantine. — Mot hasardé par Danton en faveur du roi. — Embarras de Danton. — Sa femme malade. — Mérite et fin de Mme Danton. — Inquiétude de Danton. — Il ne pouvait rester à Paris. — Sa dernière entrevue avec les Girondins, novembre ou décembre 1792.


Il était temps, grand temps que la Gironde se rapprochât de Danton, si elle le pouvait. C’était déjà bien tard.

La pente fatale du procès, brusque et précipité par la fureur des uns, la peur des autres, n’était que trop facile à voir. Les Girondins étaient traînés. S’il y avait quelque chance encore, non pour le roi, mais pour eux-mêmes, c’était dans un prompt accord avec l’une des deux forces qui divisaient la Montagne. Y avait-il entre eux et Danton quelque chose d’inexpiable, qui les empêchât à jamais de se rapprocher ?