Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 6.djvu/102

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Elles demandent l’arrestation provisoire des factieux de la Convention.

La réponse du président Mallarmé fut plus ferme qu’on ne l’attendait. Montagnard, mais voyant très bien que la Montagne même était divisée, il ne fit nulle difficulté de répondre conformément au sentiment répulsif que la presque totalité de l’Assemblée montrait pour la pétition : « S’il y a des traîtres parmi nous, dit-il, il faut qu’ils soient découverts et jugés. Avant de les punir, il faut prouver leurs crimes. »

On décréta le renvoi au Comité de salut public, qui dut faire un rapport séance tenante.

La Convention, alarmée d’abord de se voir entourée d’une armée entière, commençait à se rassurer. Plusieurs députés qui étaient sortis avaient vu les dispositions de la garde nationale. Ils l’avaient trouvée très favorable à la Convention. « Tout Paris est armé, dirent-ils en rentrant, armé pour vous si vous êtes fermes ; contre vous si vous mollissez. »

Le Comité de salut public, partageant cette confiance, fît une démarche hardie ; il fit dire à l’Hôtel de Ville que le comité révolutionnaire devait être renouvelé[1]. Il espérait qu’épurée des hommes de l’Évêché, concentrée aux mains jacobines, l’autorité insurrectionnelle deviendrait plus raisonnable, qu’elle hésiterait à exiger l’avilissement de l’Assemblée.

  1. Ce fait grave et d’une importance extrême n’est point relaté dans les minutes ni les registres du Comité de salut public (Archives nationales). Il n’en est pas moins certain ; on le trouve attesté dans les procès-verbaux de la Commune (Archives de la Seine), qui sont imprimés.