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Paris ; leur messager, à cheval, dans la cour du Carrousel, dans le jardin des Tuileries, distribua acompte cent cinquante mille francs.

« Il faut qu’il meure, dit Barère, l’audacieux qui ose attenter à la liberté des représentants du peuple. »

On fait venir le commandant de la deuxième légion, qui était de garde aux Tuileries. « Je n’ai point le poste de l’Assemblée, dit-il ; je n’ai donné nulle consigne. »

Le commandant du poste, appelé ensuite, dit : « Mes factionnaires ont été remplacés par un bataillon de garde extraordinaire… Loin d’avoir consigné personne, je suis consigné moi-même. »

Lacroix d’une voix tonnante : « Ordonnons à la force armée de s’éloigner du lieu de nos séances. »

Et Danton enfin (si tard !) : « Afin que le mouvement qui se prépare ne tourne pas au profit de l’aristocratie, je demande que l’Assemblée charge son Comité de salut public de remonter à la source de cet ordre. Comptez sur son zèle pour venger la majesté nationale. »

Renvoyé au Comité de salut public.

Alors le député Saurine : « L’officier qui a donné la consigne est le capitaine de la force armée de Bonconseil. »

La foudre n’eût pas fait moins… Bonconseil, Lhuillier, Robespierre, — trois mots synonymes. Barère et le Comité de salut public avaient agi à la Commune, parlé à la Convention, uniquement contre l’Évêché, contre Gusman et les partisans de