Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 6.djvu/141

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

queurs du 2 juin ? On en jugera tout à l’heure.

Rappelons d’abord les autorités régulières de la capitale. Elles étaient divisées d’esprit et ne siégeaient pas au même lieu. Sans parler du Département qui siégeait à la place Vendôme, sans parler du maire Pache qui siégeait à la Police, — à l’Hôtel de Ville siégeait la Commune proprement dite, c’est-à-dire le conseil général, Chaumette, procureur de la Commune, et son substitut Hébert. Tous deux étaient Cordeliers. Sous leur accord transparent, il était aisé pourtant de saisir leurs dissidences. Hébert alla à l’Évêché, la nuit du 31 mai, lorsqu’on sonna le tocsin. Et Chaumette, l’entendant de l’Hôtel de Ville, se mit à pleurer : « Nous avons préparé, dit-il, la contre-révolution. » Chaumette essaya d’empêcher qu’on ne tirât le canon d’alarme.

Voilà l’ancienne Commune, modérée relativement, et qui n’inspirait aucune confiance aux hommes de l’insurrection, aux meneurs de l’Évêché. Ceux-ci ne pardonnèrent pas à leur président d’avoir pactisé avec la Commune et consenti à siéger avec Pache et Chaumette. On a vu comment la Commune écarta les hommes de l’Évêché et reconnut pour comité central révolutionnaire ces neuf, que les autorités du Département avaient nommés dans la salle des Jacobins, sous l’influence jacobine.

Mais pourquoi des inconnus ? sans doute parce que les Jacobins n’y voulaient aucun Jacobin marquant. Ils laissèrent cette besogne à des jeunes gens sans conséquence, et, quoique décidés à la