Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 6.djvu/177

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s’en prenait à eux de tout ce qui se faisait par les leurs aux extrémités de la France, des crimes même que les royalistes faisaient en leur nom.

L’expédient des otages refusé par eux-mêmes n’était plus acceptable. L’imposer à la Montagne, c’était humilier l’Assemblée devant les départements, c’était relever, enhardir non seulement les Girondins, mais la détestable queue de la Gironde, le royalisme masqué ; c’était confirmer la dissolution de la République, déjà tellement avancée par la mollesse du gouvernement des parleurs.

L’Assemblée aurait traité avec les départements d’égal à égal ! Mais traiter avec qui ? C’est ce qu’on ne savait même pas. Ce qu’on appelait très mal, très vaguement parti girondin, était un mélange hétérogène de nuances diverses. Les réunions qui se formèrent pour organiser la résistance girondine, à Rennes par exemple, furent des monstres et de vrais chaos.

Robespierre s’opposa à tout compromis, et sans nul doute il eut raison.

Les événements accusaient la Gironde. Les mauvaises nouvelles des victoires royalistes, des résistances girondines, tombaient pêle-mêle et comme une grêle sur la Convention.

On apprit en même temps et les mouvements royalistes de la Lozère et la formation du comité girondin des départements de l’Ouest, à Rennes.

On apprit en même temps et la victoire des Vendéens à Saumur et l’organisation militaire des