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À la bravoure résistante du vaillant pays de Cambronne, il ajouta la fougue, l’élan, l’étincelle. Il appartenait au club de Vincent-la-Montagne, que venaient de fonder d’ardents patriotes, Chaux, Goullain et Bachelier.

Nous verrons les services immenses que ces hommes tant calomniés ont rendus à leur pays. Leurs lettres, que j’ai sons les yeux, chaleureuses et frémissantes d’un fanatisme sublime, étonnent dans la froide vieillesse où la France est parvenue. L’église de Saint-Vincent, achetée par Chaux pour la société, devint une vraie église où vinrent jurer les martyrs ; et ils ont tenu parole sur les champs de la Vendée.

Ce club de Vincent-la-Montagne, peu nombreux au milieu d’une population essentiellement girondine, eut pourtant assez de force pour la maintenir ou la ramener dans l’orthodoxie révolutionnaire. L’administration de Nantes, par deux fois, se laissa aller à adhérer aux adresses bretonnes contre la Convention, mais se rétracta par deux fois. L’énergie du club Vincent soutint Nantes dans la foi de l’unité.

L’administration, qui, en mars, avait créé les bataillons Meuris, si utiles à la défense, voulait les dissoudre en juin, ou du moins les épurer, en faire sortir les Montagnards. Y trouvant difficulté, elle leur suscita une troupe rivale. Le 11 juin, entrèrent dans le conseil général de jeunes Nantais, clercs ou commis, commerçants, fils de famille, qui demandaient à former un corps spécial. Ces jeunes bourgeois